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mardi, 25 janvier 2022
Le sphinx
Les énigmes du sphinx
Dans la mythologie égyptienne le sphinx est un monstre à corps de lion et à tête humaine, représentant le pharaon et gardien du seuil des sanctuaires.
De l'Égypte, l’image du sphinx va gagner le Moyen-Orient et la Grèce, où de nombreuses figurations et transformations apparaissent.
Dans la mythologie grecque, le sphinx est une créature chimérique à tête féminine, corps de lion, queue de serpent et griffes d’aigle. Posté en Béotie, près de Thèbes, il pose des énigmes aux passants et dévore ceux qui ne savent pas répondre.
Le célèbre Œdipe, fils de Laïos, réussit à résoudre l'énigme. De dépit, le sphinx se tue en se jetant du haut d’un rocher.
Sphinx de Gizeh (Egypte)
Ancien Empire (-2500) règne du pharaon Khéphren
Taillé dans le roc d’un carrière - 73 m de long, H. 20 m, largeur 14 m
Le sphinx, incarnation du pharaon (peut-être Khéops père de Képhren) monte la garde devant les trois pyramides Khéops, Képhren et Mykérinos.
Sphinx de Naxos - Delphes (-560) - Art grec archaïque
Le monstre, qu'on peut ranger au nombre des divinités infernales, possédait toutes les caractéristiques de la race dont il était issu.
De sa mère Échidna, il avait hérité le visage et la poitrine d'une femme, de son père Typhon (on le disait aussi fils d'Orthos, le chien de Géryon), une queue de dragon, de sa sœur Chimère, un corps de lion. Ses ailes étaient pareilles à celles des Harpyes, ses autres sœurs.
Le Sphinx avait été envoyé en Béotie, non loin de Thèbes, pour punir cette cité du crime du roi Laïos, père d'Œdipe, lequel avait aimé Chyssipos d'une passion contre nature.
Installé sur une roche, le monstre posait une question aux voyageurs qui passaient.
Ceux qui n'arrivaient pas à résoudre ses énigmes étaient immédiatement tués et dévorés.
Œdipe résolut d'affronter le Sphinx, qui lui donna à résoudre l'énigme suivante : " Quel est l'animal qui a quatre pieds au matin, deux à midi et trois le soir ? - L'homme, répondit Œdipe : dans son enfance il se traîne sur ses pieds et ses mains, à l'âge adulte il se tient debout, il s'aide d'un bâton dans sa vieillesse."
Se voyant joué, le Sphinx se précipita du haut de son rocher et se tua.
(Joël Schmidt - Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine - Larousse)
Œdipe et le Sphinx (détail), vers 470-460 av. J.C.
Intérieur d'un kalis attique à figures rouges.
Coiffé d'un diadème et assise sur une colonne ionique, la créature féminine domine le héros.
La scène est ornée d'une bordure alternant méandres et carreaux tandis qu'un lotus stylisé s'élève à droite de la composition.
(Martial Guédron - Monstres, merveilles et créatures fantastique - Hazan)
Sphinge - Jardin de Bomarzo - 17e siècle (photo Dominique Zoladz)
Voir la galerie Bomarzo, il bosco sacro
Au VIe siècle avant notre ère, les artistes grecs fixent sint apparence la plus commune : une figure féminine et ailée, gardien des tombereaux ou cruel démon funèbre, aussi devrait-on à son propos, comme le font les poètes, écrire plutôt "la" Sphinx.
Un siècle plus tard, le mythe d'Œdipe inspire le motif du monstre soumettant son énigme.
Au Moyen Âge, ses formes hybrides s'adaptent à l'architecture religieuse et il apparaît parfois dans l'enluminure. Des penseurs chrétiens l'intègrent au bestiaire sacré du Christ et y voient l'incarnation du tétramorphe.
À partir de la Renaissance, sa silhouette s'épanouit dans les décors de grotesques. Avec la fin des Lumières et le début de la vague d'égyptomanie, on l'apprécie comme ornement sur les objets et le mobilier ainsi que dans l'art des jardins.
Enfin, les artistes romantiques et symbolistes font revivre le mythe d'Œdipe, la redoutable sphinge devenant une figure de la femme fatale.
Au XXe siècle, cette évocation de la féminité équivoque et destructrice, trouvera de nouveaux prolongements d'une grande liberté plastique et iconographique.
(Martial Guédron - Monstres, merveilles et créatures fantastique - Hazan)
Ingres - Œdipe et l'énigme du Sphinx - 1808
Gustave Moreau - Œdipe et le Sphinx - 1864
Le Sphinx a bondi sur la poitrine d'Œdipe et, comme suspendu à ses lèvres, il attend la réponse à son énigme.
Moreau abolit la distance qui sépare le monstre de sa victime.
Ses successeurs affermiront cette étreinte ambiguë où se mêlent attirance et répulsion.
(Martial Guédron - Monstres, merveilles et créatures fantastique - Hazan)
Khnopff - Le Sphinx ou Des Caresses - 1896
Chez les symbolistes belges comme Fernand Khnopff ou Félicien Rops, la femme, beauté mystérieuse, muse et amie, est aussi figure de l'ambiguïté et du vice.
Puissante, maléfique et trompeuse, elle appelle la comparaison avec l'antique sphinge.
(Martial Guédron - Monstres, merveilles et créatures fantastique - Hazan)
Franz Von Stuck - Le baiser du sphinx - 1905
Voir la galerie Le baiser dans l'art ou l'art du baiser
Franz von Stuck peuple ses toiles de créatures mythiques et fabuleuses. Il fusionne ici la figure du Sphinx démoniaque, ravisseur et carnassier, à celle de la femme tentatrice et luxurieuse, personnage récurrent au XIXe siècle.
(Martial Guédron - Monstres, merveilles et créatures fantastique - Hazan)
Voir la galerie Aphrodite alias Vénus
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| | Dubois Jean-Pierre |
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