vendredi, 28 janvier 2022
Trop vert pour être honnête !
Flagrant délit de greenwashing !
Vertubleu ! Optic 2000 est passé de « Noir c’est Noir » de Johnny, à « Vert c’est Vert » de Yann.
Vous savez, Arthus-Bertrand, le plus célèbre ami des ours polaires avec Nicolas et Eva (qui elle aussi a des lunettes vertes, mais des idées rouges).
L’agence Business a donc sorti l’artillerie verte et a mis la fleur au stylo.
Une grande partie de l’annonce a été badigeonnée à la chlorophylle.
Flagrant délit d’écoblanchiment à en faire verdir les pires lessiviers phosphateurs de cours d’eau.
En haut à gauche, la photo iconique du Cœur de Voh nous titille le pathos.
À côté, semblant porter un arbre sur son dos, l’écolo gentil nous gratifie d’un sourire bienveillant et salvateur que masque à peine une blanche moustache biodégradable. « Attention la photo ! Le petit oiseau en voie de disparition va sortir. On dit banquiiisssssse… clic-clac merci micmac. »
Quand Yann en aura fini avec la promotion lunetière, il pourra toujours nous vanter les mérites des camemberts ou des saucisses AOC, il a la tête de l’emploi. Seule tache à cet hymne verdoyant, le logo dans son rectangle noir massif, qui fait plutôt impact carbone.
Notons l’accroche 100% calembour moulé à la louche : “Une nouvelle vision de la vie” dans une écriture manuscrite pour faire comme si c’était l’ami Yann lui-même qui l’avait écrite avec un roseau bio taillé à la dent de castor.
Ce que nous explique Optic 2000 avec cette pelouse, c’est que ses lunettes vont sauver les pingouins, les myopathes et les ouvriers lunetiers. Jugez plutôt, Optic 2000 :
- soutient la Fondation Goodplanet créée par Yann Arthus-Bertrand ;
- reverse 1 euro par monture à l’AFMTéléthon ;
- et avec le label “Mode in France”, soutient les emplois en France (cher Arnaud, ces lunettes iront parfaitement avec ta marinière).
Par contre on ne sait pas si ces vertueuses montures contiennent des OGM ou de la viande de cheval !
On les espère recyclables pour en faire des pales d’hélicoptère afin que Yann puisse continuer à faire de jolies photos de là-haut.
Elles coûtent 99 euros sans les verts, pardon sans les verres. Mais déjà, comme ça, sans les verres, le faux-nez et les moustaches blanches ça vous fait le regard plus généreux pour Optic 2000 (99 euros).
Bref, si Optic 2000 nous promet une nouvelle vision de la vie, son agence Business ne nous transmet pas une nouvelle vision de la pub !
JP Dubs - 2013
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| | Dubois Jean-Pierre |
mercredi, 26 janvier 2022
Slogans contestataires
Les jeux de mots de la contestation
Ils éborgnent ceux qui ouvrent les yeux
Vous n'avez pas encore lavé tous les cerveaux
The enemy doesn't arrive by boat, he arrives by limousine
La planète, vous la voulez bleue ou bien cuite ?
Voir la galerie Global Warming
En haut des couilles en or, en bas des nouilles encore
Hungry ? Eat the rich !
Nos rêves ne rentrent pas dans vos urnes (photo Mathie Cha)
This planet cannot sustain this system
On travaillera pas plus démerdez-vous !
Je dépense donc je suis... ? Descartes (de crédit)
Demain, cette ferme sera fermée.
Il n'y aura plus de merde dans mes prairies mais elle se retrouvera dans vos plats.
Vous allez vous aimer les uns les autres, bordel de merde
Voir la galerie Graphisme contestataire de Mai 68
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| | Dubois Jean-Pierre |
vendredi, 21 janvier 2022
L'Insurrection qui vient
L'Insurrection qui vient - Comité invisible
La Fabrique - 2007
Rien ne manque au triomphe de la civilisation.
Ni la terreur politique ni la misère affective.
Ni la stérilité universelle.
Le désert ne peut plus croître : il est partout.
Mais il peut encore s'approfondir.
Devant l'évidence de la catastrophe, il y a ceux qui s'indignent et ceux qui prennent acte, ceux qui dénoncent et ceux qui s'organisent.
Le comité invisible est du côté de ceux qui s'organisent.
Extraits
Sous quelque angle qu’on le prenne, le présent est sans issue.
Ce n’est pas la moindre de ses vertus.
À ceux qui voudraient absolument espérer, il dérobe tout appui.
Ceux qui prétendent détenir des solutions sont démentis dans l’heure.
C’est une chose entendue que tout ne peut aller que de mal en pis.
« Le futur n’a plus d’avenir » est la sagesse d’une époque qui en est arrivée, sous ses airs d’extrême normalité, au niveau de conscience des premiers punks.
(page 7)
La sphère de la représentation politique se clôt.
De gauche à droite, c’est le même néant qui prend des poses de cadre ou des airs de vierges, les mêmes têtes de gondoles qui échangent leurs discours d’après les dernières trouvailles du service communication.
(page 7)
« I AM WHAT I AM. » Jamais domination n’avait trouvé mot d’ordre plus insoupçonnable.
Le maintien du Moi dans un état de demi-délabrement permanent, dans une demi-défaillance chronique est le secret le mieux gardé de l’ordre des choses actuel.
Le Moi faible, déprimé, autocritique, virtuel est par essence ce sujet indéfiniment adaptable que requiert une production fondée sur l’innovation, l’obsolescence accélérée des technologies, le bouleversement constant des normes sociales, la flexibilité généralisée.
(page 11)
Notre sentiment d’inconsistance n’est que l’effet de cette bête croyance dans la permanence du Moi, et du peu de soin que nous accordons à ce qui nous fait.
(page 16)
Contrairement à ce que l'on nous répète depuis l'enfance, l'intelligence, ce n'est pas de savoir s'adapter - ou si c'est une intelligence, c'est celle des esclaves.
Notre inadaptation, notre fatigue ne sont des problèmes que du point de vue de ce qui veut nous soumettre.
(page 18)
Appeler « société » le peuple d’étrangers au milieu duquel nous vivons est une telle usurpation que même les sociologues songent à renoncer à un concept qui fut, pendant un siècle, leur gagne-pain.
Ils préfèrent maintenant la métaphore du réseau pour décrire la façon dont se connectent les solitudes cybernétiques, dont se nouent les interactions faibles connues sous les noms de « collègue », « contact », « pote », « relation » ou d’« aventure ».
Il arrive tout de même que ces réseaux se condensent en milieu, où l’on ne partage rien sinon des codes et où rien ne se joue sinon l’incessante recomposition d’une identité.
(page 23-24)
Qu’on ne nous parle plus de « la ville » et de « la campagne », et moins encore de leur antique opposition.
Ce qui s’étend autour de nous n’y ressemble ni de près ni de loin : c’est une nappe urbaine unique, sans forme et sans ordre, une zone désolée, indéfinie et illimitée, un continuum mondial d’hypocentres muséifiés et de parcs naturels, de grands ensembles et d’immenses exploitations agricoles, de zones industrielles et de lotissements, de gîtes ruraux et de bars branchés : la métropole.
(page 38)
La métropole est cette mort simultanée de la ville et de la campagne, au carrefour où convergent toutes les classes moyennes, dans ce milieu de la classe du milieu, qui, d’exode rural en
« périurbanisation», s’étire indéfiniment.
(Page 40)
Pour survivre à l’uniformité environnante, l’unique option est de se reconstituer sans cesse son monde intérieur, comme un enfant qui reconstruirait partout la même cabane.
(page 45)
Le scandale, il y a un siècle, résidait dans toute négation un peu tapageuse, elle réside aujourd’hui dans toute affirmation qui ne tremble pas.
(page 78)
Il va sans dire que l’attachement des Français à l’État - garant des valeurs universelles, dernier rempart contre le désastre - est une pathologie dont il est compliqué de se défaire.
C’est surtout une fiction qui ne sait plus durer.
(page 130)
La crise est une manière de gouverner.
Quand ce monde ne semble plus tenir que par l’infinie gestion de sa propre déroute.
(page 133)
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| | Dubois Jean-Pierre |
dimanche, 20 décembre 2020
Le totalitarisme industriel
Le totalitarisme industriel - Bernard Charbonneau
L'Échappée 2019 - Recueil d'articles de 1973 à 1996
Bernard Charbonneau (1910-1996) est un penseur majeur de l'écologie politique.
Tout au long de son œuvre guidé par la liberté, cet écrivain à l'ironie mordante a analysé les mutations radicales des sociétés provoquées par le développement technoscientifique, et les menaces que celui-ci fait peser sur l'homme et sur la terre.
Le « Progrès » ? Bernard Charbonneau le représente sous la forme d’un bulldozer qui transforme les paysages en terrains vagues et nivelle tout sur son passage.
Au cours du XXe siècle, la croissance a entraîné l’exode rural, l’annihilation des sociétés traditionnelles, le triomphe de l’agrochimie.
Le marché quadrille désormais la planète alors que l’accélération des transports et l’essor des télécommunications compriment les distances.
Cette civilisation des machines est aussi celle de la dépersonnalisation : la banlieue s’étend, les modes de vie s’uniformisent, la culture de masse formate les esprits.
L’État enfle, l’organisation se fait de plus en plus contraignante, les consommateurs passifs sont pris en charge jusque dans leurs loisirs.
Et chacun est sommé de s’adapter au changement incessant.
Un second big bang s’annonce, dont l’Homo sapiens est l’explosif.
Il dépend de nous qu’il soit celui d’un anéantissement si nous laissons le développement humain aller son cours, ou celui d’une seconde Création, si nous en choisissons la libre maîtrise.
(page 31 - 1995)
Cependant, jour après jour, plus d’hommes, plus de machines, plus de science, plus de loisir.
De plus en plus gros, de plus en plus petit, de plus en plus énorme, de moins en moins visible.
Plus vite, plus fiable. En tout cas « plus », jamais moins pour mieux.
(page 34 - 1989)
Toute entreprise naturelle ou humaine engendre ses résidus, mais ils sont d’autant plus considérables que le mouvement est rapide.
Quand la vitesse s’accélère, le frottement, le gaspillage augmente ; et plus on prétend aller vite plus il faut dépenser d’énergie pour un bénéfice de plus en plus petit. … Une société basée sur l’échange et les transports planétaires accélérés est condamnée à gaspiller pour rien l’espace-temps terrestre.
(P.51 - 1977)
Le problème de l’avenir que nous prépare la science, hier entrevu seulement par quelques isolés comme Aldous Huxley, nous est aujourd’hui posé par l’accélération brutale des sciences et des techniques de la vie.
La manipulation des embryons, demain sans doute celle des gènes, met fin à une reproduction naturelle inséparable de notre identité : des mots fondamentaux pour l’individu comme pour la société, tels que père, mère, fille ou fils, perdront tout sens.
Les enfants de l’amour et du hasard deviendront ceux de la raison et du laboratoire. Les rêves les plus fous du désir individuel ou de la raison d’État deviendront réalisables.
L’eugénisme, la sélection d’un peuple débarrassé de tout germe de maladie ou de folie, s’opérera à la racine dans le silence, fécond parce que stérile, d’un institut scientifique.
(page 90 - 1989)
… nous nous réveillons dans un monde qui n’a plus pour principe qu’un développement purement matériel privé de sens.
En fait de lois, il ne nous reste plus que celles de l’économie.
L’avenir ? - Le changement. - Lequel ? N’importe quoi, n’importe comment, n’importe où, de plus en plus vite.
(page 110 - 1995)
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| | Dubois Jean-Pierre |
On vit une époque formidable !
On vit une époque formidable !
En dessin et avec humour noir ... mais critique sociale et politique aussi pertinente qu'affligeante.
Du talent, de l'ironie et des images satiriques afin de nous faire prendre conscience que "Nous vivons une époque formidable !"
Reiser - C'était en 1976 et l'on commençait déjà à vivre une époque formidable !
Fairey Shepard - These sunsets are to die for !
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| | Dubois Jean-Pierre |
lundi, 09 novembre 2020
Big brother is watching you
Big brother is watching you
"Qui suis-je ? Celui qui te parle, tout le temps, tous les jours.
Tu ne subis et n'entends que Moi.
Je suis tes médias, tes marchands, tes écrans, tes publicitaires, tes politiciens, tes références, ta mode et ton identité, ton travail et ton savoir, tes loisirs et tes jeux, tes désirs et tes peurs.
Tu crois penser, tu crois décider, tu crois choisir ?
Rien de ce que tu fais ne t'appartient. Et tu n'appartiens qu'à Moi.
Je conditionne tout. Je contrôle tout. Je t'ai tout appris.
C'est Moi qui t'ai dressé. Je suis ton maître.
Je suis Big Brother."
La France Big Brother - Laurent Obertone
Fairey Shepard - G. Orwell 1984
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Banksy - What are you looking at ?
Laurie Lipton - Surveillance - 2010
Plaça de George Orwell - Barcelona
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| | Dubois Jean-Pierre |