dimanche, 24 avril 2022
Reliques rurales
Reliques rurales
Au détour d'un chemin, abandonnées en plein champ, cachées derrière la ferme, elles attendent silencieuses.
Usées, fatiguées, exténuées elles témoignent de l'âpreté de la ruralité.
Actrices d'un temps passé et d'un présent mourant voici quelques reliques de nos campagnes.
Photos jpdubs.
Voir la galerie Portes, portails et portillons
Voir la galerie Black & White by JPDubs
Publié dans Photos by JP Dubs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : reliques rurales, photo | Facebook | | |
| | Dubois Jean-Pierre |
vendredi, 06 décembre 2019
La troublante poésie de Bomarzo
La série de photos consacrée au jardin de Bomarzo, de Dominique Zoladz, témoigne d'une double rencontre.
La première, formelle et magique, entre l’Antiquité étrusque et la Renaissance, à travers ces divinités, chimères et dragons, sculptés au XVIe siècle.
La seconde, esthétique, par le choc émotionnel émanant d’un lieu magique sur la sensibilité et l'imagination d'un artiste plasticien.
Car le parcours statuaire du bosco sacro, orchestré par le seigneur Orsini, est un stupéfiant lexique mythologique et symbolique.
Une merveille, dans le sens premier du mot : une miribilia, une chose étonnante et admirable, parfaitement captée dans cette série d'images.
Bomarzo - La maison qui penche
La démarche artistique de Dominique Zoladz est particulièrement sensible, révélatrice de sens.
En vérité, le créateur ne cherche pas à nous re-présenter la réalité, la perception naturelle du lieu et des objets, «l’impression», mais plutôt le phénomène mental secondaire, son «souvenir».
Ainsi, nous errons dans le labyrinthe des réminiscences de l’artiste.
En nous, d’obscures forces agissent et stimulent nos émotions.
Au fil de nos visions, notre esprit effectue un travail secret et suggestif. Avec une économie de moyens maîtrisée, Dominique Zoladz illustre à la lettre les propos de Kandinsky : «En général, la couleur est un moyen d’influencer l’âme de manière directe.»
Bomarzo - La nourrice
Les conventions, notre culture, nous ont conditionné à regarder l'objet photographique comme une représentation de la réalité : image réelle, évidente, univoque, fait irrécusable.
Or, face à ces «pictographies», nous sommes mystifiés !
Notre œil est trompé. «Combien d’hommes profondément distraits pénétrèrent dans des trompe-l’œil et ne sont pas revenus.» (Jean Cocteau)
En choisissant une technique de colorisation éminemment subjective, le créateur a opté pour une idéalisation,une théâtralité. Il joue de l’équivoque du noir et blanc de la photo et des encres colorées pour créer chez l’observateur une sensation curieuse, un hiatus de la perception, des aller-retours “réalité-illusion”, débouchant sur un phénomène de “relief” et de “profondeur”.
À l’objectivité de l’appareil photo, le plasticien a juxtaposé par la colorisation son affectivité et son doute.
Nous sommes, me semble-t-il, en présence d’une approche esthétique baroque, hautement ambiguë, du latin ambigere, “être en discussion avec soi-même”.
Jean-Pierre Dubois
Bomarzo - L'éléphant d'Hannibal
Bomarzo - L'éléphant et le légionnaire
L'album Bomarzo sur le site de Dominique Zoladz
Voir la galerie Mémoires murales : photos de Dominique Zoladz
Publié dans Photographie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bomarzo, zoladz, photo | Facebook | | |
| | Dubois Jean-Pierre |
mardi, 12 février 2013
La Peau du Temps

Le rêveur
Avec cette série, Dominique Zoladz franchit une étape décisive dans son vocabulaire plastique.
Il se libère de ses amarres photographiques et nous propose des créations apatrides. Souvenons-nous des éclaboussures colorées de ses Mémoires Murales. Beaucoup s’interrogeaient : peinture ou photo ?
Avec Bomarzo, l'origine photographique ne faisait aucun doute mais la colorisation du noir et blanc créait une équivoque de la perception ; une troublante poésie selon les mots de l’artiste.
La Peau du Temps, quant à elle, rompt radicalement avec la représentation photographique.
Ces images sont autonomes et leur "cuisine" importe peu. Pour qui connaît le parcours de Zoladz, cette série est le prolongement logique d'une démarche artistique entamée depuis près de 20 ans.
Nous y retrouvons sa trinité adorée : temps, pierre et couleurs.
Confirmant ses précédentes recherches, l’artiste poursuit une démarche esthétique empreinte de baroquisme.
J’entends par là, profusion et ambiguïté. Profusion, c'est-à-dire prodigalité de signifiants.
A contre-courant d’un minimalisme "rabougri", Zoladz prend le risque de nous offrir, dans chacune de ses œuvres, une richesse de formes et de couleurs. Quant à l’ambiguïté, retenons l’étymologie ambigere, "être en discussion avec soi-même".
Et, les images de Zoladz résonnent et raisonnent avec notre mémoire.
Perception, réminiscences, remue-méninges… le décodage nous appartient. Don précieux que cette liberté d’interprétation.
En fait, avant d’être un photographe ou un plasticien, Dominique Zoladz est un poète, un artisan doué d'un rare savoir-voir.
Pour preuve, ses tous premiers travaux : des collages parfois surréalistes, toujours poétiques. Fidèle à sa vision métaphorique, ses créations récentes dégagent une poésie fragile comme des fresques anciennes.
Une peau du temps sur le point de tomber en poussière, de tomber en oubli. Icônes évanescentes…
A propos de la fascination de l'artiste pour la statuaire, ce texte de Grégory de Sand apporte un écho. "La beauté, nous ignorons ce qu'elle est, les bibliothèques regorgent de livres qui tentent d'apporter la réponse.
Mais nous nous heurtons à une grâce de marbre qui, malgré les traces d'usure, nous contemple depuis la nuit des temps et suggère en nous le début de la réponse.”
Probablement, Zoladz recherche t-il aussi la solution à l’énigme de la beauté. Sa réponse, suggérée et provisoire, est toute en générosité sincère.
J’emprunterai, pour conclure, ces quelques mots à Christian Bobin : "Parler de peinture ce n’est pas comme parler de littérature. C’est beaucoup plus intéressant. Parler de peinture c'est très vite en finir avec la parole, très vite revenir au silence”.
Un silence contemplatif.
Voir l'album La Peau du Temps.
Voir le blog de Dominique Zoladz.
Publié dans Photographie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : photo, zoladz, la peau du temps | Facebook | | |
| | Dubois Jean-Pierre |
mardi, 02 août 2011
Zoladz : Château d'Eze ruiné
Photographies argentiques de Dominique Zoladz.
Images de ruines, vision méditative, allégorie d'une irréversible entropie.
Prétexte à un jeu plastique de plans creusant l'image, dédale d'ombres et de lumières, d'espaces intérieurs et extérieurs.
Dialogue des pleins et des vides, des courbes et des droites dans des compositions au géométrisme rigoureux.
Et pour paraphraser Chateaubriand : Vanité des grandeurs humaines parmi ce château dévasté...
Voir la galerie Messages de ruines
Publié dans Photographie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : zoladz, ruines, château d'eze, photo, allégorie | Facebook | | |
| | Dubois Jean-Pierre |